L’art de la détox : entre mythe et réalité

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Nous voyons de plus en plus de dérives autour de la détox ; personnes peu scrupuleuses qui utilisent cette méthode comme une mode…

C’est pourquoi je partage cet article écrit par Adrien, naturopathe, fondateur et directeur de la publication chez Juste Naturo, qui nous éclaire justement sur celle-ci.

« Aujourd’hui, on nous parle beaucoup de « détox ». Et je dois dire que ce mot est usité un peu à tort et à travers pour nous vendre un peu tout et n’importe quoi, comme si il existait des aliments qui auraient des vertus d’élimination plus fortes que d’autres… rien est plus faux… ou pas, vous le comprendrez dans l’article 🙂 !

Mais déjà, revenons à l’essentiel et approchons une définition claire de ce qu’est la détoxination.

  • La détox, c’est quoi ce truc ?

Pour répondre aux différentes questions, je dirais juste que la « détox » est une période où le corps fait un travail d’élimination de ses déchets accumulés de manière plus importante qu’à la normale. Car oui, de manière naturelle, c’est biologique, notre organisme crée, traite, emballe et élimine, les déchets issus de ses différents métabolismes. Autrement-dit, nous éliminons continuellement nos déchets accumulés.

  • D’où viennent les déchets que le corps élimine ?

Ils ont deux origines :

1/ La première est naturelle, c’est à dire que les déchets sont produits par notre organisme comme c’est le cas avec nos cellules qui produisent des résidus issus de leur travail quotidien. On a également les produits issus de notre métabolisme digestif, par exemple, qui crée des déchets en dégradant et en digérant les aliments issus de nos repas. Nous comprenons donc que plus notre alimentation est naturelle et brute, moins elle sera pourvoyeuse de déchets. Au contraire, une alimentation raffinée et transformée n’apportera que ce qu’elle a, c’est à dire pas grande chose, hormis de la matière vide d’éléments nutritifs détruits lors de sa confection. Nous appelons ces déchets issus de nos différents métabolismes des toxines.

2/ En outre, une alimentation moderne et industrielle contient bon nombre de molécules chimiques de synthèse, que cela soit des résidus de pesticides, des exhausteurs de goût, des conservateurs, des arômes… Ils sont tous toxiques pour le corps. Ce qui nous amène à la deuxième origine des déchets accumulés dans notre organisme : les molécules chimiques de synthèse provenant de l’eau que nous buvons, des aliments que nous ingérons et de l’air que nous respirons. Plus notre environnement est pollué et plus nous accumulons de manière conséquente les résidus issus de ces pollutions. Nous appelons les déchets issus de l’extérieur des toxiques.

  • Quel est l’intérêt pour l’organisme d’éliminer en permanence ?

Il fait volontiers ce travail (urine, transpiration, respiration, fèces et mucosité…), car il cherche toujours à répondre à son besoin viscéral d’homéostasie, c’est à dire d’équilibre de ses fonctions. Plus notre hygiène de vie globale est bienfaisante pour le corps et plus nous « détoxons » naturellement. Cela sous-entend que :

– notre environnement est sain et naturel,

– nous faisons une activité physique quotidienne qui nous permet de mouvoir nos liquides et de masser nos tissus

– nous savons reconnaitre et manger les bons aliments favorables à nos besoins et à nos capacités digestives

– nous apprenons à vivre selon nos énergies fluctuantes

– nous arrivons à établir un équilibre entre notre mental et notre activité physique

– nous savons reconnaitre nos moments de fatigue et dormir en conséquence

– notre alimentation est riche en éléments vivants, c’est à dire naturelle, brute et fraiche

  • Mais alors pourquoi vouloir procéder à une « détox » ?

Eh bien, justement, même si notre organisme sait éliminer tout seul, parfois il est bien venu de lui tenir la main et de l’accompagner dans ce processus naturel quand notre rythme de vie, nos habitudes alimentaires ou notre environnement, ne collent plus avec les besoins de notre corps et que les apports dépassent les capacités de l’organisme.

Quand c’est le cas, notre corps attendra le bon moment et choisira de « tomber malade », c’est à dire d’entrainer une crise d’élimination aigüe rapide (généralement pas plus d »une semaine) et parfois même violente, afin d’éliminer le surplus des déchets accumulés et stagnants dans nos liquides et nos tissus, au travers de la fièvre, de glaires, de mucus, de la diarrhée, des vomissements, de la fatigue, d’un mal de tête lancinant, d’une langue chargée, d’un nez rempli, de sinus congestionnés, d’une gorge qui brûle et de frissons parcourant le corps…

 » En Naturopathie, nous voyons la grippe, ou les rhumes de l’hiver (qui sont des crises aigües d’élimination), comme étant la conséquence de différents facteurs :

1/ le corps possède assez d’énergie pour permettre une élimination de manière centrifuge, c’est à dire des profondeurs de l’organisme vers l’extérieur.

2/ cette élimination est possible grâce à la bonne marche de nos organes émonctoires (organes d’élimination) que sont le foie (chef d’orchestre de l’organisme), les reins, les poumons et la peau.

3/ si le corps choisi de laisser proliférer en son sein virus ou bactéries, c’est qu’il y a matière à nettoyer : ce sont les déchets accumulés et non éliminés normalement par l’organisme qui proviennent de notre métabolisme cellulaire ou digestif et des pollutions extérieures venant polluer notre corps (résidus de pesticides, toxines provenant d’aliments mal digérés, nanoparticules, cigarettes…).

Ainsi, nous ne voyons pas la maladie aigüe comme un élément extérieur venant agresser le corps et le rendre « malade ». Mais plutôt comme le symptôme de « mauvaises » habitudes dans notre hygiène de vie (alimentation inadaptée et industrielle, stress non géré, fatigue, pollutions…) venant « encrasser » le corps, c’est à dire créant des déchets qui viennent polluer et perturber l’homéostasie de nos liquides (les humeurs d’Hippocrate). C’est en réponse à ce phénomène d’accumulation des déchets que notre corps, au travers de notre énergie vitale, cherche à éliminer ces poubelles pour répondre à son désir d’équilibre. À mon sens, nous ne devrions pas dire que nous tombons malades, comme si c’était le hasard qui entrait en jeu, mais plutôt que nous devenons malades, à force d’une hygiène de vie déconnectée des réels besoins du corps, sans réflexion aucune sur l’impact que notre alimentation, notre niveau de stress ou encore notre sédentarité, peuvent avoir… « 

Vouloir soutenir les processus d’élimination de son corps est une bonne idée, et surtout quand notre organisme a du mal à créer des crises aigües, car cela sous-entend qu’il y a moins d’énergie disponible. En fait, quand les crises sont rares, c’est que le niveau d’énergie de l’organisme est assez bas comparé au niveau d’encrassement des tissus et des liquides. Autrement-dit, l’énergie est détournée vers les déchets que le corps sans pour autant avoir la force de les éliminer. Si le sujet de l’énergie vitale vous intéresse,

  • Faire une détox, les erreurs de débutant à éviter

Au lieu de penser que tel complément alimentaire, que cela soit une plante ou un aliment spécifique, peut nous mettre en élimination, voyons plutôt la chose de la manière suivante : le corps détoxifie en permanence et nous pouvons améliorer cette capacité en jouant sur différents outils comme l’activité physique, l’alimentation, la transpiration, l’hydrologie et la diététique (…).

Cela sous-entend que oui (en fait) certains aliments ont des propriétés drainantes et astringentes qui viennent favoriser le nettoyage du corps. Oui oui oui et encore oui, mais à la condition d’intégrer ces aliments dans une hygiène de vie globale, notamment dans le cadre d’une cure d’élimination, qui vise à accentuer le travail de traitement et d’évacuation des déchets par l’organisme.

Ce travail se fait en conscience en jouant premièrement sur une alimentation hypotoxique, biologique, naturelle et fraiche, qui va réduire considérablement les temps de digestion et donc rediriger l’énergie digestive vers les endroits où le corps a besoin de travailler. Ensuite, il va falloir bouger notre body pour faire bouger nos liquides et nos tissus (là où se trouvent nos toxines accumulées).

On s’assure au préalable que nos organes de traitement de nos déchets (nos émonctoires) fonctionnent bien : pour deuxième rappel, ce sont le foie, les reins, les poumons et la peau. Une fois fait, on va venir favoriser l’élimination au travers de ces différentes portes de sortie, par la respiration, la transpiration (au moyen d’une activité physique soutenue, de l’exposition au soleil ou encore de l’hydrologie comme le sauna). Ce travail se fait aussi par la filtration glomérulaire au travers de nos reins qui filtrent le sang chargé de déchets traités par le foie. Et puis, on va également favoriser la digestion, la maximiser et la renforcer, why not avec des plantes, de l’argile ou tout ce qui sera adapté et pertinent dans le cadre des besoins et des capacités de notre corps.

L’hydrologie, les massages, les huiles essentielles… Tous peuvent venir soutenir le corps dans son travail d’élimination. Une fois qu’il sera bien intégré et connaissant les capacités de notre organisme, nous allons jouer sur le grand pilier d’élimination que notre corps sait mettre en place de manière naturelle, le plus puissant et de loin, la diététique.

  • La diététique : stratégie la plus efficace pour éliminer

Au début, on commence par découvrir différentes restrictions alimentaires de manière qualitative, c’est à dire que nous supprimons de notre alimentation les aliments les plus susceptibles de nous polluer (encore une fois à prendre en compte en fonction de nos forces et de nos faiblesses). Ensuite, de manière quantitative, moins manger pour découvrir les réactions de notre organisme. En second temps, nous apprenons la monodiète, simple à mettre en place, qui favorise de courtes digestions et qui entraine un travail d’élimination du corps plus important. Enfin, le roi de la diététique : le jeûne, qu’il soit sec ou hydrique, intermittent ou prolongé, celui-là est le meilleur outil à notre disposition pour éliminer de manière plus profonde, à la condition que l’organisme possède assez d’énergie pour charrier les déchets mis en mouvement par l’autolyse induite durant la cétose du jeûne et que nos organes émonctoires soient ouverts.

Une dernière chose, avant d’entreprendre une détox, assurons nous que nous ayons l’énergie pour la gérer. »

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